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Définition de la philanthropie

La philanthropie est comprise comme un ensemble d’activités et de comportements aidant aux autres personnes (des individus, des groupes et/ou des organisations). C’est une notion différente de l’altruisme, car l’altruisme – comme démontré ci-après – est une initiative individuelle, souvent limitée à l’entourage immédiat. La philanthropie tente de résoudre les problèmes des faibles ou des handicapés dans un contexte plus large, conceptuellement, et elle a la tendance à s'organiser dans tout système de prise en charge de ces groupes en difficulté. Elle est généralement motivée par l'effort visant à améliorer la qualité de vie de l'individu, mais aussi de la société dans son ensemble.

Quant au Dictionnaire des mots d’origine étrangère publié en 1966, dictionnaire conçu, donc, sous le régime communiste, il définit la philanthropie comme une « manière bourgeoise de résoudre individuellement la misère humaine causée par le capitalisme ». Cette définition et cette façon de comprendre la philanthropie démontre comment ce domaine de l'activité humaine a été présenté dans notre pays depuis des décennies, ce qui a eu des conséquences néfastes sur la perception de la philanthropie dans notre société.

La philanthropie naît de la prise de conscience de l'inégalité incontestable des individus dans la société – l'inégalité des biens, des capacités, des possibilités, des situations prévisibles ou aléatoires. La philanthropie, surtout quand elle est organisée, est une expression des efforts des individus et de la société pour corriger ces inégalités, en particulier dans les domaines où un individu ne pourrait pas réussir tout seul. Traditionnellement, cette méthode de correction va de pair avec un soutien financier.

Ainsi à l’origine la toute première manifestation de la philanthropie consistait en aumônes en nature, puis plus tard en dons d’argent.Le concept de la philanthropie est également associé à des concepts connexes, notamment à la bienfaisance, le mécénat, la charité, l'altruisme et autres. Très souvent, on confond la philanthropie avec la bienfaisance ou la charité, mais le concept de philanthropie est supérieur à ces deux autres notions. Le terme charité (du mot latin charitas ou du mot grec charis qui veut dire merci ou joie) est compris dans le sens le plus large du terme tel qu’on l’utilisait dans le christianisme. La charité y est comprise comme la forme la plus élevée de l'amour, qui se manifeste dans l'amour mutuel entre le Dieu et l'homme et dans l'amour désintéressé de son prochain. Au sens strict, le terme charité désigne les soins organisés et prodigués aux personnes âgées, aux personnes abandonnées, aux handicapés, aux malades, aux blessés et aux personnes expulsées de leurs pays. En République tchèque, le mot « Charité » est également souvent utilisé dans le nom des institutions de l'Église catholique, qui proposent des services mentionnés ci-dessus. Le mot charité est également interprété comme un synonyme du mot bienfaisance.

Le concept de la philanthropie est aussi lié au concept et à l'institution de l'aumône. Dans le christianisme, l'aumône est comprise comme un don généreux aux pauvres, et donc comme un acte d'amour du prochain. L'Islam connaît le concept « d’impôt social purificateur », d’aumône obligatoire annuelle. L'institution de l'aumône est présente dans beaucoup de religions, et sa fonction est d'atténuer la pauvreté involontaire ou de soutenir l’ascétisme volontaire (comme par exemple les ordres mendiants ou les moines bouddhistes).

En plus du terme philanthrope, on utilise souvent le terme mécène. Un mécène est une personne qui soutient financièrement ou autrement les arts et les sciences. L’origine de ce mot provient d’un homme politique romain, un aristocrate riche et cultivé, un ami proche de l'empereur Auguste, Caius Cilnius Maecenas. Il est surtout connu comme un adepte et sympathisant de la culture et des poètes romains.

La philanthropie par sa nature-même est porteuse de valeurs positives, de valeurs morales qu'elle représente et, dans le cadre de ces normes morales, qu’elle cultive au sein de la société toute entière : elle fournit des soins et donne de l'espoir, conduit à la coopération et à la solidarité humaine, inspire des attitudes de vie active.

La philanthropie relie ainsi l'individu et la société d'une manière particulière et représente à cet égard une forme spécifique de cette relation : d'une part, elle révèle comment chaque individu dépend de la communauté, comment il s'engage dans la société et comment il devrait la servir « à sa manière » et selon « ses possibilités ». D'un autre côté, d’un point de vue plus général (c'est-à-dire au niveau de la communauté humaine), elle souligne que la société ne doit pas opprimer les individus.

La philanthropie reflète ainsi une certaine forme de médiation réciproque entre le particulier et le général, entre l'individu et la société. Cette relation est exprimée d'une part par le principe de solidarité, selon lequel l'individu en tant qu'être social est intégré et redevable à la communauté et à la société, et d'autre part par le principe de subsidiarité, selon lequel chaque forme de communauté dépend du bien-être des individus.

De plus, en Europe occidentale le concept de la philanthropie moderne est soutenu par une conception moderne de l'homme ayant les mêmes droits que les autres hommes et femmes. Le sociologue et anthropologue Louis Dumont a appelé ce concept politico-sociologique « d’égalité » des hommes « Homo aequalis » : « Mais si l’égalité est conçue comme donnée dans la nature de l’homme et niée seulement par une mauvaise société, comme il n’y a plus en droit différentes conditions ou états, différentes sortes d’hommes, ils sont tous semblables, et même identiques, en même temps qu'égaux. »

Cependant, parmi les théories sociologiques certains par le passé ne reconnaissaient pas le principe de la philanthropie comme aide aux autres et à la société. Adam Smith, par exemple, croyait que si chaque individu ne poursuivait que son propre bénéfice, tous ces résultats ensemble serviraient le bien commun. Les utilitaristes britanniques, comme Herbert Spencer ou Leslie Stephen, ont estimé qu'il n'y avait aucune différence entre « moi » et « les autres » (niant ainsi le concept de la différence entre l'altruisme et l'égoïsme). Selon Spencer, la société existe pour le bien de ses membres, et non les membres pour le bien de leur société. Les utilitaristes ont ainsi vu la moralité d’un acte dans le bien-être de la société, dans la réalisation de l'organisme social.

Source : www.donorsforum.cz